Ces dirigeants aux saveurs d’Haiti
Ces dirigeants aux saveurs d’Haïti
Toute société est composée d’acteurs sociaux et d’institutions qui interagissent en vue de son fonctionnement. Elle est caractérisée par une association organisée en vue de l’intérêt général. En Haïti, pour des raisons que nous ignorons, les dirigeants ne sont pas toujours intéressés par l’intérêt général et les institutions sont toujours vassalisées.
La politique est une activité essentielle sinon indispensable à toute société. Elle a pour objet la gestion de la cité à travers des mécanismes institutionnels. Elle participe de l’effort de civilisation qui tend à rompre avec le barbarisme pour une organisation harmonieuse des différentes forces de la société. Pris dans ce sens, la politique vise le bonheur de tous. Mais ici sachez-le bien : « WELCOME TO HAITI.»
L’histoire nous montre que les politiciens haïtiens n’ont jamais servis les causes d’intérêts généraux de ce pays. Il leur est plus facile de se servir de l’Etat à leurs fins personnelles que de se servir de l’Etat pour les services de la collectivité. Le passé, et par un constat déconcertant le présent du pays est tissé par des luttes acharnées pour le pouvoir politique. Par ailleurs, les expériences montrent que ces luttes pour le pouvoir sont plutôt motivées par l’appât du gain que de servir l’intérêt commun. L’intérêt commun est souvent relégué à l’arrière-plan au profit d’une minorité qui cherche tour à tour à détenir l’oligopole du pouvoir et de l’avoir. Pour gouverner ils s’empressent, nourrissent une instabilité politique chronique.
Mis à part tous les torts causés à Haïti par certains pays, il est incontestable que si Haïti se trouve aujourd’hui dans ce piteux état, une grande part de cette responsabilité incombe à ses dirigeants. Les dirigeants haïtiens, si c’était bien leurs motivations, ont failli à fournir les services sociaux aux citoyens. Pas de système éducatif efficace, pas de système de santé, pas de politique énergétique adaptée, pas de centres universitaires publics adéquats.
Pour eux, l’Etat est une vache à lait pour tous ceux, désireux d’étancher leur soif de richesse. Sans parler des aptitudes à diriger, il est évident que les dirigeants haïtiens sont médiocres. Lorsqu’on assiste aux défilés de scandales des élites politiques, nous attestons qu’ils sont piètres et sans caractères. Crise électorale, insécurité criante, pauvreté, analphabétisme élevé en Haïti, insalubrité dans les rues, la liste est longue et c’est le moins qu’on puisse dire.
Pire pourrait être l’avenir, puisqu’aujourd’hui, dans la course, ce ne sont que des hommes de peu d’envergures qui veulent s’en saisir de cet exercice spécialisé. Déjà pour scandaleux et avilissant, nous avons comme exemple les élections de 2010 qui portèrent a la magistrature suprême, ce réputé musicien. La campagne électorale de 2015 peut être considérée également, 54 candidats pour le poste de président.
Ces dirigeants aux cerveaux rabougris sur lesquelles nous portons nos choix montrent clairement que notre bien-être de peuple n’est même pas le cadet de leurs soucis. Hantés par ce que le pouvoir procure, nous leur adressons cette interrogation : quand s’inscriront-ils à l’école pour apprendre qu’une des grandes finalités du pouvoir, c’est d’assurer la constance au sein de la collectivité, un minimum de bien commun ?
Hélas, la vérité c’est que nos dirigeants en uniforme ou non, sont sans pensée, sans programme. Ils jouent dangereusement avec des institutions, un pays dont ils ignorent la raison d’être. Or, s’il y a de cela deux siècles environ que de valeureux êtres humains (Fils d’esclaves, esclaves, incultes pour la plupart) épris d’humanisme, avaient accepté de se sacrifier afin de laisser en héritage cette perle, « l’Etat d’Haïti » aux générations qui ont suivies. Cependant, vu de ce qu’ils ont fait à ce dernier, nous nous accordons sur le fait qu’on ne donne pas des perles aux porcs !
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